Méthodologie
Structure de l'outil - Besoins, Fonctions-clés, Objectifs de résilience
Trois catégories de besoins
A partir de la Théorie du Donut, qui défend l'idée d'un plancher social, les besoins humains et sociétaux sont structurés en 3 catégories :
Les besoins vitaux : des besoins physiologiques et sanitaires dont la survie de l’être humain dépend. Abraham Maslow les présente comme socle de sa pyramide : me nourrir, avoir accès l’eau, avoir un toit, me soigner, me sentir en sécurité.
- Avoir accès à l'eau potable
- Se nourrir
- Avoir un toit
- Être en capacité de se soigner
- Se sentir en sécurité
Les besoins essentiels : des besoins indispensables pour la vie en société. Ils correspondent aux tranches intermédiaires et supérieures de la pyramide de Maslow : m’informer et m’instruire, vivre ensemble et faire société, avoir accès à la nature.
- S'informer et s'instruire
- Vivre ensemble et faire société
- Être en lien avec la nature
Les besoins induits : ils sont nécessaires pour répondre aux besoins vitaux et essentiels : produire et m'approvisionner en produits de consommation courante, me déplacer, avoir accès à l’énergie, financer mes projets.
- Produire et s'approvisionner localement
- Avoir accès à l'énergie
- Être en capacité de se déplacer
Fonctions-clés territoriales
La notion de « fonction-clé » définit l’ensemble des rôles, structures, propriétés qui permettent de répondre au sein d'un territoire aux besoins vitaux, essentiels et induits des citoyen.ne.s, et donc de garantir la poursuite du "vivre ensemble" (cohabitation harmonieuse entre individus ou entre communautés, Larousse).
Quatre types d’objectifs
- Objectif Subsistance : la subsistance se définit comme le fait de satisfaire à ses besoins élémentaires. Avant tout, la résilience implique en effet de répondre au « plancher social » des besoins humains.
- Objectif Gestion de crise : Pour être qualifiée de résiliente, cette capacité à pourvoir aux besoins de base doit être effective en toute situation, y compris lorsque le territoire subit des chocs ou des stress pouvant heurter sa stabilité. La collectivité doit être en capacité d'affronter ces crises inéluctables et de continuer à répondre aux besoins fondamentaux de ses habitants pendant ces crises.
- Objectif Transformation : La transformation de notre système socio-technique consiste à tirer les enseignements des crises et faire évoluer les politiques publiques pour réduire les vulnérabilités territoriales et gagner en résilience. Sans transformation, pas de résilience.
- Objectif Soutenabilité : Dans un monde post-carbone, la collectivité doit permettre à ses habitants de répondre à leurs besoins avec le plus faible impact environnemental possible, afin de ne pas dépasser les « plafonds écologiques ». Cet objectif vise à traduire à l'échelon local la notion de limites planétaires. Si la résilience ne s’accompagne pas de soutenabilité, elle creuse sa propre tombe.
Une majorité de fonctions-clés présente des objectifs des quatre types, mais cela n’est pas systématique. Les objectifs « Transformation » et « Soutenabilité » sont aussi parfois fusionnés.
Deux types d’indicateurs
L’outil observe l’état de la résilience du territoire, résultant de ses caractéristiques propres et de son histoire, mais il interroge aussi l’action récente des pouvoirs publics locaux, qui peuvent avoir une influence rapide et concrète pour la résilience de son territoire.
- Indicateurs d’état : Ils décrivent un état de résilience actuel du territoire. On peut aussi les concevoir comme des indicateurs de résultat de l’action passée des acteurs du territoire.
- Indicateurs d’action : Ils s’intéressent à des actions structurantes qui ont pu être développées dans les années récentes par les pouvoirs publics. A la différence des indicateurs d’état, il s’agit de paramètres sur lesquels la collectivité peut avoir une influence directe au cours du mandat électif en cours.
Choix des indicateurs
Dans la mesure du possible, les indicateurs sélectionnés visent à se rapproche de ceux retenus à l’échelle nationale par l’INSEE pour le suivi national des Objectifs de Développement Durable : En savoir plus - INSEE
Pondération des indicateurs
Par défaut, tous les indicateurs ont une égale pondération de 1. Il est suggéré d’affiner cette pondération, avec une échelle à deux ou trois coefficients, limitée aux indicateurs d’état, afin d’affiner le diagnostic en fonction des caractéristiques propres à chaque territoire. Par exemple, l’indicateur « Part des forêts et milieux semi-naturels sur la surface totale du territoire » peut se voir attribué un coefficient plus faible dans les territoires historiquement urbanisés ou agricoles. Ce travail de pondération sera affiné dans les versions ultérieures de l’outil, en fonction des retours d’expérience. A date, il est estimé que cette pondération a un impact faible sur les scores finaux.
Échelle d’évaluation : l’intercommunalité
On considère, dans une approche théorique, que le périmètre de l’intercommunalité représente le bassin de vie. La DATAR le définit comme « un territoire présentant une cohérence géographique, sociale, culturelle et économique, exprimant des besoins homogènes en matière d'activités et de services ». Il intègre donc le bassin d’emploi, mais aussi un bassin d’équipements et de services publics et privés (transport, enseignement, santé, action sociale), qui peut être formé autour d’une ville-centre ou non. Le dernier zonage des bassins de vie par l’INSEE en dénombre 1707, dont 1256 dans l’espace rural. D’autres questionnaires pourront être imaginés à l’avenir pour des échelles inférieures (commune) ou supérieurs (département).
Sources majeurs
- Observatoire des territoires
- INSEE Local
- INSEE
- Territoire au futur
- ODD et Territoires
- Portail open data de la Direction interministérielle du numérique (DINUM)